L’APCIQ estime que les bases solides du marché immobilier québécois mitigeront l’impact de la COVID-19
24 mars 2020Alors que les valeurs boursières s’affolent et que l’incertitude financière s’installe, l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) croit que l’impact de la crise de la COVID-19 sur le marché immobilier sera ponctuel et n’aura pas de conséquences catastrophiques sur les valeurs des propriétés. Le marché immobilier rebondira vraisemblablement à la sortie de la crise et l’APCIQ soutient que même en période d’urgence sanitaire, l’immobilier demeure une valeur sûre.
« Bien qu’on doive s’attendre à un impact encore difficile à mesurer aujourd’hui, l’immobilier peut compter sur des facteurs fondamentaux pour se relever », explique Charles Brant, Directeur de l’analyse du marché de l’APCIQ. « La croissance démographique favorable, le niveau d’emploi suffisamment élevé pour encaisser un choc économique momentané et la faiblesse des taux d’intérêt militent, entre autres, en faveur de l’immobilier. »
L’économiste précise que la fermeture nécessaire de nos frontières aura un impact sur notre marché. Il faut s’attendre à des pertes d’emplois, la conséquence de faillites à prévoir. Celles-ci auront un impact négatif sur la croissance du revenu disponible et saperont la confiance des consommateurs, ce qui sera particulièrement évident au 2e trimestre.
Après une année 2019 exceptionnelle, on peut s’attendre à ce que 2020 soit marquée par une diminution importante des transactions. Toutefois, la baisse des prix devrait être moindre. « Pour les prix de vente, nous n’estimons pas avoir à faire face à une baisse importante. Certains secteurs montreront possiblement une stabilité », explique M. Brant.
Pas de catastrophe attendue
La croissance démographique, liée notamment à l’immigration récente, génère assez de demande sur le marché immobilier et cette situation est susceptible de se poursuivre. On peut s’attendre, à court terme, à un impact négatif de la COVID-19 sur les emplois et la confiance des consommateurs. Cela dit, le niveau de chômage très faible que nous connaissions avant le début de la crise peut nous permettre de croire qu’à moyen et à long terme, on retrouvera, après une forte hausse ponctuelle, un niveau aligné ou inférieur à la moyenne des dix dernières années.
Aussi, on peut compter sur des taux d’intérêt très bas et tout porte à croire que ces taux seront encore abaissés à très court terme, ce qui est favorable à l’immobilier.
Finalement, le marché québécois n’est pas touché par une surévaluation, comme d’autres régions. C’est un attrait supplémentaire pour les investisseurs et les ménages.
L’économiste indique que le marché immobilier québécois repose sur des bases particulièrement solides. « Somme toute, l’année ne sera pas conforme à ce que nous avions envisagé, mais il n’y a pas non plus de catastrophe attendue. Le marché immobilier résidentiel est particulièrement tendu et le faible niveau des inscriptions devrait se maintenir, compensant en partie le passage à vide de l’activité. Bien qu’elle pourrait le devenir si la situation perdure, n’oublions pas que la nature de cette crise n’est pas financière, ni économique et que les banques centrales et les différents paliers gouvernementaux font tout et ont les moyens financiers de soutenir l’économie jusqu’à ce qu’un traitement et un vaccin soient mis au point et puissent être administrés à la population. Plus vite cet objectif sera atteint, plus vif sera le rebond, car moins notre tissu économique sera endommagé », d’ajouter Charles Brant.
L’immobilier demeure tangible, ce qui lui confère une valeur plus stable et une résilience. Les crises récentes nous le démontrent. Que ce soit après l’attaque terroriste de New York en 2001, après la crise financière de 2008 et les bouleversements économiques dus à une crise pétrolière en 2014 et 2015, le secteur immobilier en est toujours sorti indemne. L’APCIQ croit qu’il en sera de même au sortir de la crise de la COVID-19.